Je suis l'Unique, celui dont la sagesse n'a d'égale. Je suis le Législateur Primordial et le Souverain de ce qui a été, ce qui est et ce qui sera. Ici sont pour celui qui les lira les secrets perdus de l'Ancien, conservés en Miira'shan, jadis connues du grand empire Teishari, que les flots engloutit dix-mille années auparavant.
Le Ciel est à l'image du Saigô. Ce que le Ciel est, la Terre le reproduit. Ce qui se trouve en bas représente ce qui se trouve en haut. Et ce qui est est en haut est semblable à ce qui est en bas, comme les nuages et les arbres se reflètent sur l'eau.
Le Saigô est le Premier. De l’œuf Cosmique découle tout ce qui est, et tout ce qui est est l’adaptation du Tout dont elles sont originaires.
Rien n'était, sauf le Saigô. Le Grand Oeuf porta en lui les jumeaux cosmiques, Agi et Ami, qui surent à leur naissance leurs noms. Le premier enfanta le Soleil, et la deuxième la Lune. Le Saigô, Père de toute chose, fut leur matrice, et de la lance sacrée, Dô-kira, qu'il contenait, les jumeaux sortirent. Même si l’œuf se sépara, sa force reste immuable et intacte, et demeure à jamais dans le Ciel, qui était son jaune, et dans la Terre, qui était son blanc, et que le vent sépara. Sa coquille étincelante éclata en un millier de fragments qui formèrent les étoiles du ciel, éclairant l'univers d'une lumière éternelle.
Cette séparation du Ciel et la Terre éloigna alors les jumeaux, qui agrippèrent Dô-kira pour rester un seul être. Alors que le subtil fut lentement séparé de l'épais, les mains d'Agi s'écorchèrent contre la lame et un sang primordial s'écoula alors lentement du Ciel vers la Terre, et féconda Ami, d'où un arbre naquit, montant vers le ciel en s'enroulant autour de la lance, et s'engouffrant au plus profond de la terre, recevant la force du haut et du bas, recevant la gloire et se vidant peu à peu de l'obscurité. De ses branches, il vainquit toute chose subtile, et de ses racines pénétra au plus profond du solide. L'Arbre devint alors imprégné de la force du Tout.
Ainsi fut créé le Monde, qui s'étendit depuis l'arbre, d'où naquirent mille êtres et mille choses, images de l’œuf, créées des trois parties universelles.
Voici la sagesse primordiale qui n'a de début ni de fin et qui est la plus vraie, la plus grande des choses qui soit.